Mimosa | Approche sensible | Pharmacognosie
Le mimosa en fleurs chante le bourdonnement des abeilles qui se délectent de son divin nectar
La suavité de son parfum qui pénètre mon être éveille mes sens et ouvre la nouvelle porte du printemps, annonciateur d’amours sauvages et d’émerveillements devant les beautés frémissantes de la nature
Ces quintessences de soleil s’épanouissent pour nous éveiller de notre sommeil d’hiver et raviver notre désir de nous élever vers la cime de cet arbre aux couleurs d’or afin que nos doigts puissent caresser ses hampes de suavité
À l’image de l’arbre qui s’élance vers le ciel, nous retrouvons notre verticalité pour recueillir quelques fragments de lumière nous évoquant l’astre solaire
Le printemps ouvrira officiellement une nouvelle danse avec le signe du Bélier, celui qui manifeste son action dans le monde extérieur. Comme les fleurs de mimosa qui rayonnent telles de petits soleils et libèrent leur nectar au gré du vent, puissions-nous laisser le pétillant de nos yeux refléter notre soleil intérieur et colorer la vie du parfum de notre unicité
Les premières fleurs de mimosa marquent la fin de cette longue nuit d’hiver pour ouvrir la porte du printemps. Ses fleurs sont comme des soleils dansant entre ciel et terre, nous invitant à nous réveiller de notre sommeil hivernal pour nous élever vers la splendeur des cieux.
Cet arbre nous offre sa floraison dont le parfum nous embaume des premières suavités. La forme de ses fleurs est comme un pétillement de lumière, en écho à ce même pétillement qui brille dans le regard lorsque l’on plonge son visage dans ses hameaux fleuris pour s’imprégner de ses fragrances chaudes et miellées.
Ses fleurs ressemblent à de petits soleils qui nous invite à trouver notre rayonnement intérieur pour mettre en action les premières dansent printanières avec la confiance de l’astre qui rayonne sa quintessence au monde chaque matin. Sans faille, sans hésitation, nous pouvons nous inspirer de cet arbre majestueux pour laisser l’éclat de nos yeux rayonner notre soleil intérieur de joie et de suavité.
Le mimosa évoque pour moi cette renaissance printanière, mais plus encore, ses fleurs m’évoquent le retour de la lumière qui nous tire des longues nuits hivernales. Les fleurs de mimosa s’épanouissent sur un arbre qui s’élève entre ciel et terre, et nous invite à nous élever, à la différence de nombreuses fleurs printanières comme le tussilage ou le pissenlit, dont les inflorescences évoquent l’astre solaire mais n’ont pas la verticalité de l’arbre qui élève nos cœurs vers les cieux, vers les dieux. Ces fleurs nous invite plutôt à nous baisser vers la terre, à l’humilité, tandis que le mimosa nous verticalise et nous propose de prendre conscience de notre rayonnement unique au monde et de laisser notre soleil intérieur pétiller dans nos yeux, à l’image de ses fleurs remplies de nectar.
En tant que végétal qui nous élève vers la notion de ciel, d’unicité, vers l’astre le plus brillant, j’ai l’envie d’un mariage avec le miel, nectar tout aussi précieux, pour en réaliser une boisson divine et lumineuse, ainsi que d’en réaliser un hydromel, le nectar des Dieux.
Le miel de fleurs de mimosa
J’aime beaucoup les miels médicinaux ou infusés, et pour profiter du parfum délicat des fleurs de Mimosa, j’ai choisi de les immerger dans un miel liquide car celui-ci a la capacité merveilleuse de capturer les parfums les plus difficiles à saisir. J’utilise ce miel de Mimosa avant tout pour m’imprégner de son mystère et de sa poésie plus que de rechercher des propriétés médicinales. Notez que seules les fleurs (les glomérules) sont comestibles, le reste de l’arbre présente une toxicité.
✧ Recette ✧
Cueillez vos fleurs de Mimosa et déposez-les délicatement dans un petit bocal propre. Ajoutez doucement du miel liquide cru et non pasteurisé afin de profiter de ses nombreux bienfaits. Mélangez doucement, puis laisser reposer votre préparation quelques minutes, avant de rajoutez du miel pour bien recouvrir toutes les fleurs. Celles-ci vont remonter régulièrement à la surface, il sera nécessaire de remuer régulièrement. Laissez macérer trois semaines. Le miel de Mimosa est difficile à filtrer, vous pouvez l’utiliser tel quel, où l’intégrer dans d’autres préparations (d’autres recettes suivront prochainement).
J’utilise ces miels infusés dans mes tisanes, yaourts, desserts, tartinades, et autres délices, à vous de vous laisser inspirer !
Pour en savoir plus sur l’usage du miel en herboristerie, je vous renvoie vers ma précédente publication très détaillée sur le sujet, vous y trouverez de nombreuses réponses aux questions fréquemment posées.
L’hydromel de mimosa
L’hydromel est l’une des préparations alcoolisées les plus anciennes de l’histoire. Ici je vous propose une recette à mi chemin entre l’hydromel et les boissons fermentées à base sucre, comme le traditionnel champagne des fées au sureau.
Hydromel vient du latin « hydromeli », qui vient lui-même du grec ancien hudrómeli , dérivé de húdôr qui signifie eau, et méli qui signifie miel.
L’hydromel aurait été consommé dans de nombreuses traditions comme nectar d’immortalité. Il serait également à l’origine de la « lune de miel » , qui évoquerait une ancienne tradition ou le couple consommait du l’hydromel tous les jours durant 30 jours après leurs noces.
Ma proposition n’est pas de réaliser un hydromel très alcoolisée donc je vous propose ici une version simplifiée pour éveiller vos papilles et votre créativité.
J’utilise un ratio assez simple, 1 part de miel pour 4 parts d’eau. On laisse traditionnellement fermenter ce mélange durant plusieurs mois, généralement avec un barboteur pour éviter les explosions, dans le but d’obtenir une boisson alcoolisée, pouvant aller de 15 à 18 %.
A titre de comparaison, lors des fermentations pour les pétillants de sureau, il est possible d’obtenir une boisson à 2,3 % d’alcool. Pour cet hydromel, j’ignore le degré d’alcool final car je laisse peu fermenter ma préparation, mais le taux ne doit pas être très élevé et cette boisson est tout à fait consommable pour les enfants et femmes enceintes.
✧ Recette ✧
Déposez dans un bocal propre (d’environ 3 litres) 2 belles poignées de fleurs de mimosa, puis ajoutez une part de miel de mimosa et 4 parts d’eau, et mélangez le tout avec un cuillère en bois.
Refermez votre bocal, et laissez fermenter votre préparation près d’une source de chaleur en veillant bien à dégazer chaque jour ! Cette étape est très important pour éviter les bouteilles qui explosent ! Vous verrez de petites bulles apparaître, comme pour un pétillant.
Filtrez ensuite ma préparation après 3 jours, voir 4 maximum. Il est possible de le laisser plus longtemps, mais le mimosa à une certaine amertume qui pourra commencer à prendre le dessus sur la suavité de son parfum.
Vous pouvez verser cette préparation dans des bouteilles en veillant à laisser au moins 2,3 cm d’air pour éviter les bouteilles qui explose. Je conseille aussi de les garder au frais car à température ambiante la boisson continue de fermenter et vous pourriez redécorer le plafond ! Pour en savoir plus sur les boissons fermentées, je vous invite à découvrir ma publication détaillée sur le sujet.
Important : seules les fleurs, appelées glomérules, du mimosa sont comestibles. Le reste de la plante est toxique.
Le sirop de mimosa
Le sirop de mimosa n’est pas ma préparation favorite car étant une fleur muette, son goût reste assez subtil, et peut vite devenir amer.
Pour réaliser ce sirop, je réalise d’abord un sirop de sucre, en utilisant 1kg de sucre pour 1,2 litre d’eau. Il suffit de simplement faire fondre le sucre dans l’eau en chauffant légèrement. Ajouter ensuite 2,3 belles poignées de fleurs de mimosa, et laisser infuser jusqu’au lendemain.
Au matin, chauffer 10-15 minutes votre préparation en mélangeant régulièrement, en amenant à petit bouillon, mais sans faire bouillir. filtrez ensuite votre préparation, et conservez là dans un bouteille stérilisée. Au frigo, ce sirop pourra se garder quelques semaines. Si vous souhaitez une conservation plus longue, il faudra ajouter plus de sucre, puisque celui-ci agit comme conservateur.
Le sirop de mimosa n’a pas de propriétés médicinales particulières, mais sera un délice dans de nombreux plats, boissons et desserts !
Le mimosa a-t-il des propriétés médicinales et cosmétiques ?
Je reçois régulièrement des messages et commentaires de personnes me demandent comment réaliser un macérât huileux ou un baume de mimosa. Je suis un peu surprise de cet engouement car il ne s’agit pas d’une tout d’une plante utilisée pour d’éventuelles propriétés thérapeutiques.
Je vous partage donc cet article pour répondre à plusieurs questions qui m’ont été posées et pour vous faire un portrait de ce bel arbre annonciateur de printemps.
Il existe plusieurs variétés de mimosas, du genre acacia, de la famille des fabacées. Le mimosa est un arbre qui fut importé d’Australie, et qui à l’état sauvage est très envahissant. Pour contrer cela, on retrouve aujourd’hui majoritairement des cultivars greffés sur des pieds de différents espèces qui n’engendreront pas de rejets.
La plupart des Mimosas que nous retrouvons dans le sud de la France sont l’espèce Acacia dealbata. Ce Mimosa nous pare de ses pompons dorés et de son parfum enivrant. Malheureusement le parfum est difficile à saisir, car ses fleurs sont dites « muettes », à l’instar du Lilas par exemple. Néanmoins avec quelques subtilités il nous est possible d’en capturer un peu de sa fragrance, notamment avec l’infusion de ses fleurs dans du miel dont vous connaissez à présent la recette.
On retrouve sur le marché une essence de Mimosa, issu de cet Acacia dealbata, qui n’est pas une huile essentielle mais un absolu, souvent obtenu par une extraction préalable dans de l’alcool. Comme pour tous les absolus, ceux-ci sont en essentiellement utilisés en parfumerie, et ne présentent pas de réelles propriétés thérapeutiques si ce n’est éventuellement de détendre le système nerveux par olfaction, comme c’est le cas de nombreuses fragrances qui nous sont agréables, particulièrement les parfums sucrés et vanillés.
Il existe une d’autres variétés de mimosa, comme le Mimosa pudica ou le Mimosa tenuiflora (ou Mimosa hostilis) qui est une variété d’Amérique latine, dont on utilise L’ÉCORCE et non la fleur, qui est par ailleurs une fleur dans les tons roses et qui n’a rien avoir avec notre mimosa aux couleurs d’or. Cette écorce aurait des propriétés dermatologiques et justifierait une utilisation en cosmétique car elle favoriserait la régénération cellulaire (1). On lui prête également des propriétés anti-oxydantes, et serait utilisé contre la bronchite la fièvre, les maux de tête et l’inflammation (2)
Personnellement je n’utilise pas cette plante dans mes préparations végétales, car nous avons des plantes cicatrisantes bien plus locales et très efficaces. Je n’utilise pas non plus l’absolu dans mes cosmétiques et mes préparations car il est rare qu’il soit biologique et est souvent importé de loin, et à part son parfum cela n’apporte pas grand chose aux vertus recherchées.
Oui mais il contient pourtant des anti-oxydants puisque ses fleurs sont jaunes ?
Oui, comme toutes les plantes, le mimosa contient des anti-oxydants, des minéraux, des tanins, des protéines, …
Toutes les plantes qui élaborent la photosynthèse contiennent de très nombreux anti-oxydants, car elles sont constamment au contact de la lumière du soleil, et elles tout intérêts à se protéger des radicaux libres, si ce n’était pas le cas, nous ne connaîtrions pas la nature telle qu’elle est aujourd’hui.
Votre gazon contient également des anti-oxydants, des minéraux, des tanins, etc. Est-ce pour cette raison que cela que vous allez vous en faire une crème pour relisser votre peau ? Ou encore que vous allez en consommer dans votre soupe quotidienne ? Probablement que non.
Ce n’est pas parce qu’une plante contient certains métabolites, comme des anti-oxydants, qu’ils soient sous forme de flavonoïdes (la plupart des pigments colorés des plantes) ou sous formes de tanins, que cette plante est forcément pertinente à utiliser. Il faut faire la différence entre la teneur en principes actifs, qui signifie donc que les constituants ont un réel potentiel d’action thérapeutique, cosmétique, ou toxique et la teneur à l’état de trace. Globalement, les plantes contiennent beaucoup de métabolites à l’état de trace, et certains de façon plus concentrées, c’est souvent là que l’on parle d’usage thérapeutique.
Pour en revenir à notre mimosa, ni la science ni la tradition nous montre un usage pertinent du Mimosa dealbata, sa teneur en principes actifs étant trop faibles pour justifier un usage thérapeutique ou cosmétique particulier.
Mon conseil du cœur est de vous inviter la vigilance concernant toutes les informations que l’on peut retrouver sur les plantes, particulièrement sur internet. De nombreux sites partagent des informations erronées, confondant (volontairement ?) les différentes variétés de mimosas, afin de faire croire que le mimosa Acacia dealbata, cette variété à fleurs jaune que nous retrouvons dans le sud de la France, présente des propriétés thérapeutiques, souvent pour vendre des produits, alors qu’il n’en est rien !
Si vous lisez un article et qu’aucune source n’est mentionnée, il est fort probable que les informations soient erronées. Vérifiez également si l’on essaie de vous vendre un produit… L’industrie des compléments alimentaires est très souvent biaisées, jusqu’à parfois faire mention d’études douteuses. Hors si l’on vous parle d’études sur une plantes, il est important que ces études soient mentionnées afin que vous puissiez vérifier l’exactitude de ces informations. Il est également important de savoir si l’étude a été réalisé dans les conditions adéquates et si les auteurs ont respecté les protocoles. Enfin, une étude isolée, surtout si elle est effectuée in vitro (sur des cellules en laboratoire, hors le corps humain est bien plus complexe qu’un bouillon de cultures en laboratoire) ne veut souvent pas dire grand chose.
Pour vérifier scientifiquement une information, il est nécessaire de pouvoir faire plusieurs études, que celles-ci soient reproductibles, et que les conclusions soient validées par des paires. Les meta-analyses sont souvent les plus intéressantes pour rechercher des informations fiables les dernières avancées autour des plantes.
Pourquoi ceci est important ? Parce que si une personne qui réalise une étude dans son coin tire ses propres conclusions sans que celles-ci puissent être vérifiées et validées, cela laisse champ libre à tout et n’importe quoi, et par ailleurs tout un chacun peut proclamer des découvertes et éventuellement en tirer un profit lucratif, ce qui, d’un point de vue éthique, est quand même questionnable…
Enfin, concernant le mimosa, il n’existe rien concernant un éventuel usage populaire et empirique de ses fleurs. Il s’agit donc bien là d’un effet de mode amplifié par les réseaux sociaux.
Si je souhaite me connecter à sa poésie, son énergie, sa vibration, j’apprécie simplement de passer du temps à ses côtés lorsqu’il est en fleurs. Les plantes ont chacune leur cycle, et nous apprennent le lâcher prise. Il n’est pas nécessaire de vouloir toujours tout cueillir, de vouloir toujours prendre quelque chose, je considère que la nature est là pour nous apprendre à Être plutôt qu’à Faire. Je sais que le mimosa laissera place à de nouvelles fleurs comme le cerisier, le lilas, le sureau, et d’autres plantes au fil du printemps, et c’est très bien ainsi. Respecter et préserver la nature autant que possible est très important pour moi, je ne cueille que ce qui est nécessaire, cela fait partie de mon éthique. À la fois pour l’environnement, mais aussi pour m’entraîner à ne pas être constamment sous la pulsion de mes désirs éphémères et me relier à des actes et des intentions plus justes et plus alignées.
Bien sûr on ne peut pas comparer quelqu’un qui cueille quelques branches de mimosa à des industriels qui rasent des forêts et déversent des tonnes de déchets toxiques dans la nature. Néanmoins aujourd’hui chaque geste compte, et nous avons une responsabilité en tant qu’herboriste et en tant que cueilleur.
Avec les réseaux sociaux, aujourd’hui les conséquences de nos actes sont encore plus grandes. Nous influençons beaucoup plus de monde par ce que nous publions et cela peut avoir des répercussions énormes, jusqu’à créer des effets de mode important. J’invite donc chacun et chacune à agir en conscience. Pour moi il est évident que je ne cueillerai pas de plantes pour en réaliser des macérâts huileux si cette préparation n’a pas de réelles propriétés médicinales, outre les propriétés de l’huile utilisée pour réaliser le macérât, comme l’huile d’amande douce par exemple qui est très nourrissante.
Avec le coeur,
Jessica
Herboriste et poétesse
www.jardinalchimique.com
Sources :
(1)Pharmacognosie, phytochimie des plantes médicinales , 5ème édition, Jean Bruneton
(2)https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0753332217341392
Vidéo sur la culture du Mimosa : https://youtu.be/Ufem-JzRWx4