Quelles plantes pour remplacer l’arnica menacée d’extinction ?

8 août 2024 | Publié parJardin Alchimique

L’été rime souvent avec cueillette de l’arnica (Arnica montana), largement connue et plébiscitée aujourd’hui dans le soin des hématomes et des contusions. Toutefois, cette plante est aujourd’hui menacée pour plusieurs raisons, telles que les méthodes agricoles, le changement climatique et la cueillette intensive. La France et la Roumanie serait les pays où l’arnica sauvage est récoltée en quantité significative pour alimenter le marché mondial.

Le massif du Markstein, situé dans les Vosges, représente 90 % de la production sauvage française d’arnica. Afin de préserver cette ressource, un plan de gestion a été instauré dans les années 2000, impliquant les municipalités, les agriculteurs, les responsables du Parc naturel régional des Ballons des Vosges, ainsi que les laboratoires et les récolteurs. Malheureusement, ces mesures n’ont pas suffi : les pratiques agricoles, en particulier la fertilisation des sols, ont considérablement affecté l’écosystème de la région, entravant la régénération de cette plante après chaque récolte annuelle.

En 2024, la collecte d’arnica dans le massif du Markstein demeure interdite, marquant ainsi la quatrième année de restriction. Cette situation incite les cueilleurs à se déplacer vers d’autres massifs en France, comme l’Aubrac, le Cantal, le Puy de Dôme et les Pyrénées, qui sont devenus de nouveaux lieux de cueillette. La majorité de ces sites ne sont pas surveillées, menant à un nouveau pillage des ressources. Selon l’AFC, cette exploitation illégale serait effectuée par des cueilleurs indépendants ou des saisonniers travaillant pour des entreprises peu éthiques. Ceux-ci sont envoyés sur des sites qu’ils ne connaissent pas, sans le consentement des propriétaires, et sont motivés uniquement par la quantité à récolter, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur une ressource déjà fragile…

Avant d’envisager quelques alternatives durables à l’arnica, il est important d’analyser ses constituants et les données pharmacologiques dont nous disposons afin de considérer quelles sont les plantes qui peuvent avoir un usage similaire sur bases de preuves tangibles, que les sources soient traditionnelles ou scientifiques.

2 commentaires

  • Corinne SERRAT says:

    Bonjour Jess, je te suivais sur Facebook et c’est un vrai bonheur de pouvoir continuer à profiter de ton savoir et de ta sensibilité !
    J’ai une question sur cet article autour de l’arnica. Depuis de nombreuses années je fais pousser et j’utilise la Rue (Ruta graveolens) comme substitut à l’arnica. J’en fais une alcoolature qui me sert essentiellement à faire un beaume. C’est une plante qui a était très présente dans les jardins médiévaux, on l’appelait « l’herbe à la femme battue. » Il semble qu’elle ait les mêmes propriétés (et les mêmes précautions d’utilisation) que l’arnica. D’où ma surprise de ne pas la voir mentionnée dans cet article. La connais-tu ?
    Merci ! Corinne

    • Jessica says:

      Bonjour, La Ruta graveolens est un remède surtout utilisé en homéopathie, donc la réflexion est la même que pour la pâquerette. L’homéopathie n’est pas de la phytothérapie et on ne peut pas transposer une materia medica d’un courant de pensée à un autre autre.
      En dehors de cela, il y a peut d’études qui confirme les usages de cette plante, donc difficile de confirmer quoi que ce soit.

      Pour ma part ce n’est pas le premier remède que j’utiliserai étant sa toxicité importante et qu’il est possible d’utiliser d’autres plantes très intéressantes et tout aussi puissante.

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