Quand récolter la racine de pissenlit ?
Cette « mauvaise herbe », probablement la plus répandue, est bien connue pour ses vertus médicinales… On utilise la fleur, la tige, les racines… Particulièrement les racines ! Il existe différents moments pour les récolter, en fonction des constituants que l’on recherche.
Commençons par la base… Car c’est bien à la base de la tige que se trouve ses premières feuilles, disposées en rosette, bien étalées sur le sol. Ce petit détail a toute son importance, car c’est par cette configuration que les racines vont pouvoir se nourrir. En effet, la racine du pissenlit est assez importante, pivotante et charnue. Elle regorge de trésors dont on parlera plus loin. Cette racine, pour révéler toutes ses vertus, a besoin de beaucoup d’eau pour bien se développer et nous offrir toute sa richesse. C’est par la disposition de ces feuilles, en rosette à même le sol, légèrement disposée comme un entonnoir que l’eau pourra s’y rassembler et qu’elle pourra s’abreuver.
C’est là toute la force du pissenlit, on veillera donc à ne jamais lui dépouiller totalement de ses feuilles lorsqu’on souhaitera les récolter pour sa cuisine. (d’ailleurs, ses jeunes feuilles sont excellentes, sources de nutriments, elles contiennent 6 à 7 fois plus de vitamine A que la carotte ).
Cette eau du ciel, si précieusement récoltée, grâce à cette merveilleuse alchimiste qu’est Mère nature, donnera de belles racines riches en sels minéraux, protéines, tanins, pectine, Inuline… C’est tout une vie qui œuvre sous terre ! Mais il faut savoir que la composition chimique varie selon les saisons, et même selon les mois…
✧ Le pissenlit contiendra plus de TARAXINE plutôt à la fin de l’automne et durant l’hiver (d’où son nom latin « Taraxacum officinalis »). La taraxine est ce qui lui donne son goût amer ( en plus des lactones sesquiterpéniques) , et qui exercera son action détoxifiante sur l’organisme, en activant la sécrétion biliaire pour faciliter la digestion des graisses.
Au printemps, on retrouve encore un taux élevé de taraxine, alors qu’en tout début de l’automne il aura baissé. L’hiver et le printemps sont donc les moments les plus appropriés si c’est action que l’on recherche.
✧ L’INULINE, quand à elle, sera plus présente fin de l’été et à début d’automne. L’inuline appartient à la classe des fibres alimentaires appelées fructanes. Les fructanes ne sont pas digérés par notre organisme et n’ont donc pas d’impact sur les sucres sanguins. Mais une fois métabolisée par les intestins, l’inuline sera un prébiotique qui peut être intéressant pour la flore intestinale (mais qui peut augmenter la production de gaz, tout dépend de votre microbiote et une analyse approfondie est nécessaire).
Si c’est l’inuline que vous recherchez, la période de récolte la plus adéquate sera donc plus la fin de l’été et le début de l’automne.
Une fois récoltées, on pourra bien laver les racines à l’eau, puis les découper en petit morceau d’un à deux cm, et les faire sécher.
L’utilisation la plus courante et la plus simple est la décoction, surtout si l’on recherche l’inuline. J’utilise une cuillère à soupe de racine dans 1 litre d’eau, j’amène doucement à ébullition, puis je réduis le feu et laisse encore frémie une quinzaine de minutes, le tout en couvrant la casserole.
On peut effectuer une cure de quelques jours, on veillera cependant à bien observer les réactions du corps. Une trop forte dose peut provoquer des diarrhées conséquentes, il est donc important de s’écouter et de réduire la dose si nécessaire.
Il y aurait encore tant à dire sur le Pissenlit, cette plante sauvage auquelle on prête peu d’attention et qui est pourtant un trésor à porté de main !
En vous souhaitant une belle découverte avec le pissenlit !
Jess
Herboriste et Poétesse